L’Assemblée générale de votre Association s’est déroulée le 24 mai dernier. Je tiens à vous remercier chaleureusement de la confiance que vous nous accordez, à mon équipe et moi, pour former la relève dans nos métiers.
À ce sujet, le retour des beaux jours marque, pour bon nombre de jeunes dans tout le pays, le temps des examens. Les apprentis•es qui suivent leur formation chez CIFER ne dérogent pas à la règle: juin est la période de procédure de qualification du CFC. Les halles leur sont entièrement réservées, même moi n’y ai pas le droit d’y pénétrer sans autorisation du canton! Lisez à ce sujet l’interview de Jean Autier, Chef expert.
Il me reste à vous souhaiter un bel été. Que vous puissiez en profiter pour vous ressourcer: je me réjouis de vous retrouver en pleine forme dès la rentrée.
Jean-Paul Venditti, Directeur
Au moment où vous lirez ces lignes, les examens finaux d’électricien-ne de réseau toucheront à leur fin. En tant que chef expert des procédures de qualification du CFC, Jean Autier nous explique ce que leur organisation implique…
Monsieur Autier, pouvez-vous vous nous indiquer votre parcours en quelques mots?
J’ai effectué un apprentissage de mécanicien-électricien avec bac technique (désormais maturité), puis j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en génie électrique. En emploi, j’ai complété ma formation par un diplôme d’ingénieur de gestion.
En parallèle de mon parcours en entreprise, j’ai toujours été attiré par la formation, que ce soit comme chargé de cours à l’école professionnelle, maître d’apprentissage, instructeur et expert dans le cadre du brevet et de la maîtrise, puis chef expert romand en formation supérieure.
Depuis 2014, date de mon entrée chez CIFER, j’ai repris l’organisation des examens du CFC et officialisé en 2017 mon rôle de chef expert pour la Suisse romande lors de la mise en œuvre du nouveau CFC selon la réforme du métier.
En quoi cela consiste-t-il?
Sur le plan national, nous sommes huit chefs experts pour le métier d’électricien-ne de réseau: quatre en Suisse alémanique, un au Tessin, moi pour la Suisse romande concernant l’orientation Énergie, ainsi que deux chefs experts pour les orientations Télécommunication et Ligne de contact. Nous nous voyons au minimum deux fois par an.
Ensemble, nous participons activement aux réformes de l’apprentissage. J’ai ainsi contribué à celle de 2014-2017, puis à celle de 2023-2026, qui va déployer ses effets dans les cours interentreprises dès la rentrée.
Par ailleurs, je pilote les examens du CFC pour les apprentis francophones, qui ont complètement ou partiellement effectué leurs cours interentreprises chez nous. Comme CIFER est établi sur le canton de Vaud, ce dernier est responsable de leur tenue.
Jean Autier: j’aime bien citer cette phrase de Patrick Aimé Agossou: «La formation révèle l’aptitude et le terrain révèle la compétence.»
Parlez-nous un peu des examens du CFC
Quelques chiffres en diront plus que de longues phrases. En 2023, qui est une petite volée, nous avons:
38 candidats-tes, certains devant uniquement répéter un groupe auquel ils avaient échoué l’année précédente.
Un collège de 22 experts pour assurer l’évaluation et le déroulement sur 3 semaines.
150 heures d’organisation préalable pour moi et des journées de dix à onze heures durant l’examen.
150 heures de préparation pour mon collègue Charles Pintard, qui assure la logistique et la mise en place des infrastructures.
Le tableau ci-dessous vous montre quel casse-tête peut représenter l’organisation de la semaine 24, la plus chargée pour nous.
Il est à noter que les apprentis des orientations Télécommunication et Ligne de contact n’effectuent que partiellement les cours interentreprises ainsi que les examens à CIFER. Cela correspond à la partie dite «Générale». Leur partie dite «Spécifque» se tient de manière centralisée pour toute la Suisse à Kallnach (TEL) et au centre Löwenberg (LC) que ce soit pour les CIE ou les examens. Cela nécessite une interaction cantonale et implique des contraintes de planification nationale.
Durant ces semaines d’examen, les halles de CIFER sont occupées à 100%: nous avons besoin de toutes les infrastructures. Par ailleurs, l’accès aux locaux n’est autorisé qu’aux personnes disposant d’une autorisation de la DGEP (Direction de l’enseignement post-obligatoire), toute interaction avec les candidats-tes étant interdite. Heureusement que la plupart des bureaux du personnel de CIFER sont séparés des halles, ce qui permet à l’équipe de continuer ses activités.
Le lundi qui suit le dernier jour des examens, une Commission de qualification, dont je suis le président, statue sur les «cas limite» et les éventuels échecs. Après quoi, je transmets le dossier au canton avec justificatifs, qui se charge de faire suivre les résultats aux services des autres cantons romands, et aux jeunes Vaudois.
Mon rôle se termine par la consultation des échecs et la remise des CFC… jusqu’en septembre, lors de la rencontre suivante de la Commission nationale, afin de dresser le bilan de la session qui vient de se terminer et de proposer des aménagements ou des améliorations pour la suivante.
Mon conseil aux apprentis-es qui arrivent à l’examen final
Donnez le meilleur de vous-mêmes et ne vous faites pas de souci: le travail pratique prescrit est celui que vous pratiquez depuis trois ans.
C’est un examen, il y a du stress, mais le savoir-faire, vous l’avez.